17% des français restent sur la touche du numérique

Le rapport annuel 2014 du Crédoc  (1) présente l’analyse des questions relatives, entre autres, à l’usage des technologies de l’information et de la communication en France. Qu’en est-il des exclus du numérique ? Le rapport publie leurs chiffres, leurs profils et les tendances générales de l’année.

vie_numerique_02En 2014, 17% de la population française est non-internaute. Ces déconnectés présentent des profils types qui souvent s’additionnent. 56% sont constitués de seniors (70 ans et plus) qui rencontrent des freins tels la peur de la nouveauté, le manque de formations adaptées ou la baisse de l’acuité visuelle. (2). La solitude et l’isolement avantagent la déconnexion : 49% des déconnectés vivent seuls, 34% sont veufs. Des facteurs tels l’absence d’enfants défavorisent l’accès aux TIC. 31% des non-connectés ont des bas revenus. Près des trois quarts n’ont pas de connexion internet ni d’ordinateur à domicile. 42% n’ont pas de téléphone mobile. L’inclusion numérique est freinée à la première étape : l’accès au matériel souvent trop couteux. Enfin, le niveau culturel divise : 44% d’internautes sont non-diplômés, alors qu’ils sont 96% chez les diplômés du bac et du supérieur. Ce fossé est complexe à combler car il dépend de l’apprentissage de la lecture, de la lutte contre l’échec scolaire ou encore des inégalités sociales(3).

 Les non-connectés avancent aussi des raisons psychologiques expliquant leur exclusion numérique. La moitié ne sent pas du tout attirée par les produits innovants. Les TIC sont jugées inintéressantes et internet est perçu comme trop compliqué et peu utile. Ces publics n’ont pas été informés des usages et des opportunités offerts par les outils numériques bien que des formations adaptées leurs soient destinées.

 

Quel constat pour l’année 2014 ?

Ces dix dernières années ont été marquées par une réduction notable des inégalités. Divisées par 2 pour le téléphone mobile, 2,4 pour l’ordinateur et par 3 pour l’accès à Internet à domicile.

C’est le téléphone mobile qui affiche l’indice d’inégalité le plus faible (5%).  Il n’en est pas de même pour celui du smartphone  (20%). L’internet mobile devient un nouveau facteur clivant par le prix des forfaits et la difficulté d’appréhension. D’où la nécessité de proposer des offres accessibles aux ménages les plus fragiles et de former aux usages des TIC.

Sources :

(1)http://www.credoc.fr/publications/abstract.php?ref=R297

(2)http://rechercheseducations.revues.org/1096#tocto1n1

(3)http://archives.strategie.gouv.fr/content/le-fosse-numerique-en-france