Une première étude-action réalisée par Emmaüs Connect et ses partenaires en Grand Est révèle les besoins des plus précaires en équipement numérique dans la région et la nécessité d’encourager le réemploi solidaire pour combattre l’exclusion numérique et sociale.
Plus d’une personne sur deux a renoncé à s’équiper au cours des 12 derniers mois dans le Grand Est. C’est un des résultats frappants de la première étude-action menée dans la région par Emmaüs Connect et ses partenaires pour mesurer les besoins en équipement numérique des plus précaires. En cause ? Les prix des équipements numériques inaccessibles pour les plus démunis. 49 % des foyers modestes au revenu inférieur à 1 500€ ne peuvent accéder à des équipements adaptés. Dans le Grand Est, ce sont 230 000 personnes qui ne peuvent s’équiper qu’avec un ordinateur à prix solidaire (à moins de 200 €).
Des équipements numériques de première nécessité
Pourtant, à l’heure du tout-numérique et de la dématérialisation complète des services publics, un ordinateur fonctionnel est indispensable pour trouver un emploi, faire ses démarches en ligne ou encore suivre la scolarité en ligne de ses enfants. La fracture numérique qui concerne 680 000 habitants du Grand Est ne se résume pas seulement à une inégalité de compétences. C’est aussi une question d’accès à des équipements adaptés chez soi.
Un manque de revalorisation des équipements inutilisés
Selon l’étude-action, les entreprises et les administrations dans la région Grand Est délaissent chaque année 330 000 ordinateurs dont 50 % d’ordinateurs portables. Or, parmi ces équipements, 130 000 sont jetés alors qu’ils pourraient être récupérés et reconditionnés pour une deuxième vie solidaire !
Loin d’être une fatalité, l’exclusion numérique et sociale peut être combattue avec la mobilisation des entreprises et des institutions en collectant les équipements numériques inutilisés et en développant des filières de reconditionnement solidaire telles que LaCollecte.tech. Sur les 1 000 salariés français interrogés dans le cadre de cette étude, 91% se disent d’ailleurs prêts à faire don de leur ancien matériel professionnel à des associations.